L’ETE DES BRAQUEURS
S’attaquer à des banques est trop risqué, le bijou devient la seule source de « revenus »
Midi, le 7 septembre, place Vendôme à Paris. Trois hommes cagoulés sortent d’une voiture, armés de pistolets-mitrailleurs, et marchent jusqu’à la boutique Bulgari. Les devançant, un quatrième, habillé élégamment, pousse la porte de la bijouterie. Masque chirurgical sur le visage, il s’adresse poliment, comme un client ordinaire, au vendeur qui l’accueille. Deux de ses acolytes s’engouffrent derrière lui sans montrer qu’ils le connaissent. Le dernier reste sur le trottoir, pour surveiller. « C’est ce qu’on appelle “l’enquillade” », explique un ancien braqueur expert en « gros coups ». « L’entrée, moment crucial, doit se faire le plus discrètement possible pour que, de l’extérieur, on ne devine rien.» À l’intérieur, les intrus exhibent leurs armes et font savoir leurs intentions : « À terre ! Obéissez et tout ira bien. » Ils doivent crier, terroriser, sans prendre le risque arrondissement. Un des truands est touché à la cuisse par le fonctionnaire qu’il était en train de viser. Il a, depuis, été mis en examen. Mais six suspects courent encore. Le butin, d’une valeur proche de 10 millions d’euros, des diamants principalement, a été empoché en deux minutes et quelques secondes. Lui non plus n’a pas été retrouvé.
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