Saintes colères de chefs
ans le film d’Eric Besnard, le chef de cuisine Pierre Manceron, interprété par Grégory Gadebois, au physique de l’emploi, apparaît d’abord colérique, limite violent quand il tire par les oreilles un de ses marmitons qui s’était permis d’ajouter de la cannelle sur sa viande à rôtir. Il se montre ensuite pédagogue pour motiver sa brigade, lançant, avec un les plus réussis du genre. Cinq minutes plus tard, le tout-puissant cuisinier est ramené plus bas que terre par son patron, le duc de Chamfort, qui, portant l’humiliation au niveau d’un grand art, lui demande de s’excuser devant les invités pour avoir servi de la pomme de terre, une saloperie de tubercule bonne à donner aux cochons. Cette petite teigne d’aristocrate décadent, incarnée par Benjamin Lavernhe, montre que les plus puissants ne font pas toujours les meilleurs chefs. Avait-on besoin de la Révolution pour l’apprendre? Après avoir refusé de s’excuser, notre cuisinier rebelle se retrouve clochardisé dans un relais de diligence en ruine (tous les décors du film sont à croquer). Sous l’autorité d’une déesse interprétée par Isabelle Carré, avec qui j’ai partagé un jour un taxi, en Suisse, je le précise pour montrer que je sais de quoi je parle quand je dis que, sous son autorité, le relais de diligence se transforme en Relais & Châteaux, étape gastronomique. Tout ça se passe au beau milieu du Cantal. On en mangerait aussi, de ces paysages-là!
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