Design textile : un cas d’école
ette année, ce sont six jeunes créatrices sensibles, sérieuses et concernées, six techniciennes, chercheuses et penseuses, pour qui les questions d’éthique se mêlent à leur réflexion, qui ont obtenu leur diplôme national précise Christelle Le Déan, fondatrice de la marque de textiles Robert le héros et qui accompagne des étudiantes lors de leur examen de fin d’études. Louison Billy, par exemple, à la suite d’un passage chez Emmaüs, s’est mise à créer une ligne de prêt-à-porter à partir de vêtements récupérés, qu’elle a démontés, repensés puis recousus. Elle a même créé un fil à base de collants en Nylon récupérés. Maëlle Charpentier s’est penchée, elle, sur la couleur en créant un nuancier à partir de pigments naturels: un véritable travail de laborantine. De son côté, Marguerite Outhenin Chalandre, après un stage chez India Mahdavi, s’est inspirée de la ville et du wax pour dessiner les motifs de ses soieries, tissus et papiers peints. Influencée par ses origines méditerranéennes, Juliette Planchon-Clément a complètement modernisé l’art de la guipure en inventant une technique de dentelle. Résultat: sac, rideau, robe, paravent… jouant avec la lumière, la transparence et la sensualité. Elle a aussi créé avec une autre élève de l’école, Jiaojiao Shao, un décor pour un ballet de l’opéra national du Rhin (OnR). Cette dernière a fait du cheveu l’objet de ses recherches, le transformant en fil pour confectionner pelote, collerette en dentelle, sculpture et tableau. Enfin, une passionnante analyse sociétale et économique du monde rural, de l’élevage et de la tonte en France, de Florence Wuillai, a donné lieu à un travail sur les laines cardées et feutrées, illustré par une broderie racontant l’exode des moutons, et ce en phase avec la réflexion sur les problématiques économiques, politiques et éthiques que la HEAR encourage parallèlement à celle sur la pensée créative.
