Yannick Jadot, ses années Greenpeace
Il est rare d’effectuer ses premiers jours de travail en combinaison orange isothermique, accroché à l’ancre d’un navire, au large du port de Sète. Surtout quand votre collègue de Zodiac, un activiste norvégien, vous hurle des recommandations qui résonnent davantage comme des consignes de survie que comme des messages de bienvenue. En ce mois de février 2002, sur une mer d’huile, le tout nouveau directeur des campagnes de Greenpeace France, Yannick Jadot, fait corps avec l’Agia Irene, un imposant navire de 6 300 tonnes à la longue coque rouge et à la cargaison de bois venue du Liberia. Banderoles à l’appui, les militants de Greenpeace dénoncent ces importations qui mènent à la destruction des forêts anciennes. Les activistes ont réussi à stopper le cargo par surprise au petit matin. Quand il a appris ce coup d’éclat, Jadot s’est dépêché de gagner Sète. L’organisation écologiste est connue pour multiplier et maîtriser ce genre d’intervention. La situation semble donc sous contrôle. « Mais à un moment, on voit que le navire remonte son ancre, se souvient Jadot. Mon collègue me dit : “Tu t’accroches et tu gueules à la gendarmerie maritime que tu te feras écrabouiller plutôt que de lâcher.” Donc, c’est ce que je fais… Et la gendarmerie est intervenue. »
Jadot n’avait pas particulièrement prévu d’être là. Il n’a d’ailleurs pas emporté d’affaires de rechange. À Paris, là où l’organisation non gouvernementale a ses quartiers, son bureau n’est pas encore installé. Il vient de quitter une petite ONG française, Solagral, pour en rejoindre une autre à la renommée internationale. Cette montée d’adrénaline hivernale dans l’Hérault, rapporte Jadot. se souvient-il.
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