L’ÉDITO

Naître d’un fragment de terre coupé du continent par l’eau, entouré par la mer, est un sentiment qui forge l’âme et l’esprit. La Méditerranée est un repaire d’îles. Appartenir à l’une d’elles, à cette Corse magnétique et contrastée, est un bel héritage.

Être d’une île, établir un rapporttoute la palette des parfums, des couleurs, des saveurs s’offre sans filtre, et avec intensité. Inspirée, inspirante, elle se goûte en recettes transmises de mères en filles, en miel des cimes, en confitures de figues ou de clémentines, en fromages frais ou issus d’une tradition pastorale, s’infuse en herbes sauvages, se respire autour d’un mélange d’immortelles, de lentisques, de genévriers, de myrtes en notes de tête, s’assaisonne d’une huile d’olive savoureuse, se raconte en mots, en voix, construit sa modernité sur les traces du passé, se transmet comme un patrimoine, une culture vivante. Chacun s’attache à écrire sa vision, à poser sa propre pierre à l’édifice. Regarder loin, respirer profondément, se concentrer sur l’essentiel, c’est ce que l’époque invite à travailler. L’île de toutes les beautés accompagne cet élan. Et parce que ces mois ont été particulièrement difficiles, le retour aux sources et au pays s’envisage comme une évidente reconnexion. La plongée dans l’été se fera en version panoramique, avec une envie d’élargir les opportunités de vie et de se projeter dans un monde que l’on souhaite meilleur. On recherchera pour cela, les étendues vastes et sauvages à parcourir pour se laver le regard, les chemins peu empruntés, on préférera les volumes amples, les ouvertures sur des paysages en ombres chinoises dans la lumière du couchant, les meubles taillés dans le vif de la matière, les canapés à composer, à déployer, les formes organiques des lignes d’eau dessinées par des designers donnant l’illusion de la pierre douce et polie… Avec ce programme, l’harmonie devrait être la couleur de cette fin d’été.