Giobagnara, une manufacture qui a l’artisanat dans la peau

a réputation du cuir italien, celui qu’on tanne dans les campagnes toscanes, celui qu’on travaille dans les maroquineries florentines, n’est plus à faire. Mais c’est à l’Italie des terres qu’on associe plutôt cette tradition. L’Italie côtière, elle, en est moins coutumière. s’amuse Giorgio Bagnara, patron-designer de l’enseigne Giobagnara. Une griffe qui conçoit et façonne de luxueux objets de déco dont les cuirs en tout genre sont la grammaire. Ce qui sort de son atelier-manufacture génois? Des bacs à glaçons, des nécessaires du centre historique de Gênes, où les Bagnara tiennent boutique depuis des générations (au 12 de la Via Garibaldi, le magasin familial est la référence pour tout ce qui concerne la déco et les arts de la table), quand la marque a pris de l’ampleur, il a vite déménagé à proximité immédiate de la Grande Bleue. L’entreprise occupe aujourd’hui un immense entrepôt historique du vieux port de Gênes (Porto Antico), dans lequel on stockait jadis la morue, l’huile d’olive et les fromages. L’édifice a été évidé et mis à nu, laissant apparaître, après des siècles de calfeutrage et de faux plafonds, des colonnes et des arches immémoriales, superbes, faites de briques et de cette roche calcaire noire, typique de la Ligurie.