L’illusion d’une ruine
Il y a des rêves d’enfants, et puis il y a des rêves d’architectes. Ceux-là ne se soucient guère de la raison, et plus encore lorsqu’ils finissent par se réaliser un jour. Ainsi tenter d’expliquer ou de faire l’analyse formelle du château de Crestet, accroché sur un éperon rocheux au cœur du Vaucluse, reviendrait à dérouler une fresque de l’histoire de France, menant du Moyen Âge aux années 1980, soit du temps de sa construction vers 850, puis des guerres de religions, oùUn destin différent donc, et une œuvre hybride, en marge des tendances de l’époque, et de son goût pour le béton à foison. L’œuvre de Roger Anger offrait en effet un tout autre témoignage de ce que fut le logement au cœur des villes, dans son exploration des motifs sur les façades – de vastes compositions géométriques inspirées de l’art cinétique qu’il aimait tant – comme dans les parties communes, où il flirta volontiers avec les arts décoratifs pour livrer des entrées comme des œuvres d’art, toutes signées « L’OEuf centre d’études », du nom du collectif qu’il avait formé pour explorer toujours plus loin de ce côté-là. Car, comme il aimait le rappeler,
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