Archéologie et brutalisme raffiné
Bernard Zehrfuss fut un héros très discret mais incontournable dans l’épopée des Trente Glorieuses, un héros qui regardait toujours vers le ciel, même lorsqu’il avait les pieds dans la boue. Il n’avait ni la flamboyance ni le verbe haut de ses confrères, mais on le trouvait charismatique et même séduisant, pour ceux qui l’avaient rencontré. Et c’est bien ce qui semblait lui importer. Il ne s’était jamais encombré de l’attirail égocentrique que confère sa discipline, peut-être parce qu’il avait remporté le prix de Rome dès son année de diplôme, en 1939, et n’avait dès lors plus rien à prouver de son talent : ou peut-être parce que l’histoire l’envoya directement sur le front de la ligne Maginot, et au-delà. Il ne connut ainsi jamais les après-midi à l’ombre des cyprès de la Villa Médicis que lui offrait l’obtention de ce prestigieux prix, mais une période bien
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