GÉNOCIDE
n’est évidemment pas par hasard si le mot « génocide » a été inventé en 1943 et si son auteur, Raphael Lemkin, était juif, polonais et juriste. On sait peu, en revanche, que c’est à Paris, où se tenait, cinq années plus tard, l’Assemblée générale des Nations unies – celle-là même qui proclama la Déclaration universelle des droits de l’homme – que le terme aau travers d’une convention visant à sa et à sa . Reste que l’origine juridique de la notion entretient la confusion dans la mesure où le principe de non-rétroactivité gêne son usage devant les tribunaux pour des faits antérieurs à la Seconde Guerre mondiale. Ce type de débat interpelle les historiens, qui ne cessent d’user de concepts rétroactifs, donc anachroniques (parler de la « religion au Moyen Âge », c’est, par exemple, aligner deux anachronismes), mais sans lesquels ils ne pourraient penser et toute réflexion historique serait impossible. Reste que l’incrimination initiale contenue dans la spécification génocidaire conduit les historiens à la prudence et les militants – parfois costumés en historiens – à l’imprudence.
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