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GENS DE RADIO

Chaque samedi matin, pendant deux heures, elle diffuse ce que les auditeurs veulent entendre. « Tout le monde se disait : ça va être un peu facile », se remémore Gabrielle Oliveira Guyon à l’évocation des débuts de l’émission, de Ravel, mais c’est vrai que la plupart des propositions portent sur des raretés », qu’il s’agisse du titre ou de l’enregistrement suggéré, relève la productrice. L’émission du premier samedi de mai a commencé par de la d’Adolphe Biarent, la précédente par un extrait des de Paule Maurice... On fait plus grand public. Ces œuvres, les habitués de les défendent en écrivant (par mail, sur les réseaux sociaux), en envoyant un message enregistré et même en intervenant en direct. « Je suis leur hôte. Les auditeurs amènent leurs émotions, leurs souvenirs, leurs voyages, leurs expériences, il y a toujours une histoire qui va avec... Une des grandes richesses de l’émission, c’est ce contact qui se noue », estime la musicologue – elle a consacré un mémoire de maîtrise à Luciano Berio –, qui n’oublie pas d’entourer l’écoute de quelques notions historiques sinon théoriques. Pour dénicher des incunables, Gabrielle Oliveira Guyon peut s’appuyer sur le trésor de la Maison de la Radio, sa discothèque musicale, qu’elle connaît pour y avoir travaillé. C’était avant de se rapprocher de l’antenne, comme attachée de production puis comme productrice, de France Inter à France Musique. « J’adore le métier de la radio, le micro qui s’allume », dit celle qui ne dédaigne pas « passer les plats à des chroniqueurs ». Deux chroniques, d’ailleurs, balisent son émission : Aliette de Laleu relaye les voix du monde d’hier et d’aujourd’hui, notamment féminines; dans son billet , Christophe Dilys invite à se méfier des idées reçues, à approfondir ce que l’on sait ou croit savoir d’une pièce. Un trio dont la complice jeunesse ajoute à l’ambiance curieuse et décontractée de l’émission, au seuil d’un bon début de week-end.

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