En Ré majeure !
ILYA CE TRUC EN PLUS.ON PEUT APPELER ÇA DU CARACTÈRE OU DU TEMPÉRAMENT, MOI J’APPELLE ÇA DE LAVIE. CETTE ESPÈCE D’ÉTINCELLE QUI VOUS ÉLECTRISE ET VOUS TRANSPORTE, COMME DU COURANT QUI PASSE.
COMPARÉE À UNE PORSCHE 911 TURBO S, LA ROMA DONNE LE SENTIMENTD’UNE PLUS GRANDE SUBTILITÉ DANS SA QUÊTE D’EFFICACITÉ. ELLE PASSE VITE MAIS JAMAIS EN FORCE.
Mardi, 10 heures pétantes. Rendez-vous chez Charles Pozzi, à Levallois-Perret, pour prendre possession de la Roma et filer au pas de course à l’île de Ré. Oui, je sais, dur métier. D’autant que j’en profite pour me rincer les yeux avec les chefs-d’œuvre entreposés dans cette caverne d’Ali Baba. Attiré comme un aimant par une somptueuse 512 BB qui cherche preneur et me pousse à passer une narine par sa vitre conducteur entrouverte, pour recevoir une bouffée d’effluves de cuir et replonger aussitôt dans l’adolescence. L’époque à laquelle je frôlais l’apoplexie quand j’apercevais une supercar autrement qu’en poster. Je tourne la tête, et surgissent deux madeleines pour le prix de trois : une 288 GTO et une F40 fraîchement révisées, garées côte à côte. La légende raconte que c’est ici qu’ont germé ces pépites. A l’époque, les patrons des établissements Pozzi auraient frappé à la porte Dont acte. Nous sommes à la fin des années 1970, et le projet 308 GTB groupe IV est lancé. En route vers des victoires régulières au championnat d’Europe des rallyes dès le début des années 1980 et même un podium au championnat du monde en 1982, avant de glisser vers le groupe B et de donner naissance aux 272 licornes que sont les modèles d’homologation, la 288 GTO. Puis ses réactions en chaîne déchaînées que sont la 288 Evoluzione, donc la F40… devant laquelle je reste médusé jusqu’à ce que le ralenti caverneux d’un autre V8 biturbo ne m’arrache à l’aileron magistral qui s’imprime sur ma rétine comme une boucle en spirale hypnotique. Ce bruit sourd, c’est celui d’une Roma rouge Portofino qui pointe son museau. Ultime recommandation :
