RÉCITALS
ANDRZEJ BAUER VIOLONCELLE
YYYYSCHUMANN : Concerto pour violoncelle. LUTOSLAWSKI : Concerto pour violoncelle. TCHAÏKOVSKI : Variations rococo.
Orchestre symphonique de la Radio polonaise, Jacek Kaspszyk.
NIFC. Ø 2017-2018. TT : 1 h 06’.
TECHNIQUE : 3/5
Le Schumann d’Andrzej Bauer en a gros sur le cœur. Surlignant les accents douloureux, le violoncelliste polonais s’abandonne au romantisme le plus expansif. Jacek Kaspszyk, lui non plus, ne fait pas dans le détail. Peu concerné par les émotions du soliste, son orchestre mal dégrossi se satisfait de forte à la louche et de sforzandos émoussés (Nicht zu schnell). Il l’éclipse plus souvent qu’il ne cherche à dialoguer avec lui. Nous chercherons notre bonheur ailleurs.
Les Variations rococo de Tchaïkovski affichent une autre distinction. La noble présentation du thème ne mène certes qu’à d’aimables pirouettes (Variation I) dont on aimerait qu’elles se départissent d’une certaine politesse (II). Mais Bauer sait cueillir la phrase à fleur de chant (III, plus intime qu’opératique) et la déployer avec une éloquence qui, sans rien appuyer, nous touche par sa discrète mélancolie (VI).
Il se distingue également dans le Concerto pour violoncelle (1970) composé par Lutoslawski à l’intention de Rostropovich. Sans perdre de vue aucun point de repère structurel, les touches nerveuses de Bauer amplifient la gamme des effets recherchés. Que l’image se trouble ou que le ciel menace, le chef peut cette fois compter sur la présence de chaque pupitre – dont les cuivres, primordiaux – et varier, au gré des besoins, couleurs et consistances (astringentes, liquides, pointillistes…). La note est une moyenne. Nicolas Derny
CLAUDIA CHAN PIANO
YYYYY « Thoughts About the Piano. » OEuvres de Leroux, Chamberlain, Carter, Hsieh, Bailly et Xenakis.
B Records. Ø 2020. TT : 1 h 03’.
TECHNIQUE : 3,5/5
Enregistré à l’abbaye de Royaumont, ce concert documente la résidence (2017-2020) de l’interprète canadienne et les rencontres qu’elle y a faites avec de jeunes compositeurs. C’est aussi (et surtout, peut-être) (2018) dévoile la personnalité de Matthew Chamberlain. Son très serré dans le registre médian produit une ligne mélodique épaissie qui progresse en rampant. En gagnant l’aigu, les attaques se font plus percussives, et la synchronie est sporadiquement déstabilisée.
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