Moto Revue

Losail, circuit gourmand

our gagner au Qatar, il faut savoir aller vite en ménageant sa monture. C’est l’exercice que Maverick Viñales a parfaitement maîtrisé lors de la première course de la saison. Avec les circuits de Motegi, Spielberg et Aragon, les 5,380 km de la piste de Losail sont les plus énergivores du championnat. Une très longue ligne droite, qui a vu Johann Zarco affoler les radars avec un nouveau record à plus de 360 km/h, et une série de virages où les pilotes mettent note Nicolas Goyon, le chef mécanicien d’Iker Lecuona. Ainsi se pose l’équation: tirer le meilleur parti des 22 litres de carburant – capacité maxi des réservoirs imposée par le règlement –, pour aller au bout des 22 tours de course en profitant au maximum des performances de son moteur. Comme le volume de l’essence varie avec la température ambiante, le contrôle du carburant se fait par la pesée. Quand l’air est à 20 degrés, la densité est de l’ordre de 690 grammes pour un litre d’essence. Pour faire simple, au Qatar, les pilotes disposent d’un peu plus de 15 kg de carburant pour boucler les 22 tours de course. Enfin, un peu moins puisqu’avant le départ, ils doivent enchaîner le tour de mise en grille et le tour de chauffe sans pouvoir bien évidemment refaire le niveau de leur réservoir avant l’extinction des feux. Durant ces deux boucles qui précèdent le départ, il faut, bien sûr, faire en sorte de consommer un minimum de carburant. Pour le premier, un terme spécifique a été inventé: l’éco-tour. Un tour au cours duquel le pilote ne doit pas dépasser 5000 tr/min et la consommation de carburant se limiter à 300 grammes maxi, sous peine de tomber en panne sèche dans le sprint final. Pour éviter ce cauchemar, les ingénieurs programment différents avec lesquels les pilotes vont pouvoir jouer pendant la course. Les ingénieurs font les calculs, mais au final, c’est le pilote qui appuie sur la commande qui actionne la gestion électronique. N’ayant généralement pas trop le temps de penser à économiser du carburant, ils reçoivent des rappels sous la forme d’une alerte qui s’affiche sur l’écran de leur tableau de bord. L’unité de gestion électronique calcule en permanence la consommation et détermine si le carburant disponible demeure suffisant pour atteindre la ligne d’arrivée. Si ce n’est pas le cas, elle déclenche un avertissement et invite le pilote à modifier la cartographie, c’est-à-dire à passer à un mode moins gourmand. Ces variations peuvent aller dans les deux sens, de plus à moins ou de moins à plus. L’équipe peut également demander directement au pilote de changer de les messages pré-enregistrés qui s’affichent sur le tableau de bord, l’objectif restant d’optimiser la consommation pour terminer la course avec un réservoir pratiquement vide. Gourmand en carburant, le circuit de Losail l’est aussi en pneumatiques, souligne Nicolas Goyon. medium . Ainsi, quand les accélérations malmènent le pneu arrière des puissantes Ducati, les freinages sur l’angle font souffrir l’avant des KTM. , résume le technicien du team Tech3. À cela s’ajoute bien sûr la situation de la piste de Losail, située en plein désert. Avec le vent, très présent, la piste est souvent couverte de sable. témoigne Johann Zarco. Comme pour le carburant, l’électronique permet de gérer l’usure de la gomme en activant l’antipatinage. Mais le pilote a lui aussi sa part de boulot quand il s’agit d’optimiser le potentiel de sa machine sur la longueur de la course. Maverick Viñales en a fait la démonstration lors de la première course de la saison en restant sagement dans le sillage de son coéquipier durant une dizaine de tours avant de passer à l’attaque. Cela lui a permis de moins taper dans ses pneus, et notamment l’arrière, tout en économisant du carburant. insiste Nicolas Goyon.

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Moto Revue

Moto Revue1 min de lecture
MV Agusta Superveloce
Il se peut qu’elle déplaise à certains, cette divinité sur deux roues mais c’est bien là le propre de la providence: on y adhère ou on la réfute. S’il n’avait été question de suggestion forte liée à la vitesse, MV Agusta aurait tout aussi bien pu la
Moto Revue6 min de lecture
D’herbe Et d’argent
Aux alentours de 22 heures, quand la nuit superposait son voile opaque au rideau de poussière ambiant accroché sur fond de ciel depuis 10 heures, laissant là nos derniers espoirs d’y voir quelque chose, et qu’une crampe assassine choisit pile ce mome
Moto Revue1 min de lecture
Certes…
Alors, certes, l’équipe sarthoise n’entend pas baisser les bras, certes, elle espère qu’avec son partenaire japonais Yoshimura, elle parviendra à trouver une solution pour continuer à empiler des titres de champion du monde d’endurance, certes, elle

Associés