FRANOIS RUFFIN BRAVO PATRON !
Les Français ont découvert sa silhouette dégingandée, sa diction fiévreuse, un soir de février 2017 lorsque François Ruffin, alors journaliste à Amiens, a reçu le César du meilleur documentaire pour «Merci patron!»: l’histoire d’un couple au chômage qui réclame, en échange de son silence, de l’argent à la direction de LVMH. Quatre mois plus tard, en juin 2017, le quadragénaire était élu député de la Somme sous l’étiquette de son micro-parti Picardie debout, proche de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Depuis lors, il s’est construit une vraie notoriété. Coutumier de mises en scène potaches – un jour, il cite Spider-Man, porte la chemise hors du pantalon ou enfile le maillot vert d’un petit club de foot –, il vibre de paroles indignées, engagé dans l’ardente défense des « gens », des « invisibles » comme il désigne les ouvriers, les chômeurs, les salariés qu’un libéralisme cupide broierait selon lui sans pitié. «C’est un prophète hugolien, un réveilleur des consciences», admire son ami de droite, le député LREM et entrepreneur à succès Bruno Bonnel. «Un ascétique, il se fiche de l’argent, il est animé par la métaphysique des petits», approuve Laurent Beccaria, son premier éditeur aux Arènes. En 2017, le novice entame son mandat par un coup d’éclat; il annonce renoncer à l’intégralité de son traitement de député, environ 5 500 euros. Il
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