Le bruit Un choix esthétique
Dans le livre “La Photo”, publié chez Denoël en 1976, Jeanloup Sieff dit du film Kodachrome qu’il est “formidable, extraordinaire, génial (...). Pas de grain, pouvoir séparateur inouï et couleurs paradisiaques. Mais il ne fait que 25 ASA”. Et que si vous voulez faire du pointillisme, “prenez de l’Ansco 500” (connu aussi sous le nom de GAF Anscochrome 500). Avec nos capteurs numériques, les enjeux sont similaires, mais à une autre échelle. À 100 ISO, le bruit siècle. On le retrouve chez Sheila Metzner, Sarah Moon (rappelez-vous les campagnes Cacharel des années 1980) et aussi chez Moriyama. Alors, osons le grain et le bruit. Le bruit apparaît dans plusieurs cas. On peut délibérément monter en ISO. Si la scène est très éclairée, un filtre neutre ND permet de conserver un diaphragme relativement ouvert. Les appareils à capteurs anciens génèrent plus de bruit, notamment les CCD. On peut aussi s’inspirer des pratiques argentiques : comme William Klein, ne pas hésiter à recadrer. Et si le bruit n’est pas assez présent, on peut l’ajouter artificiellement. Tous les logiciels proposent une fonction d’ajout de bruit : dans Lightroom, la palette Effets>Grain ; dans Photoshop, Filtre>Bruit>Ajout de bruit. Des plug-ins comme DXO FilmPack pourront facilement simuler des films argentiques, en noir et blanc comme en couleurs. Mais rappelons une grande différence avec le grain du film : le bruit numérique est peu présent dans les hautes lumières par rapport aux ombres et aux valeurs moyennes. Autre remarque : sur un film granuleux, les détails se fondent dans le grain de l’émulsion. En numérique, si l’on ajoute du bruit, il deviendra factice s’il se mélange avec des contours trop nets.
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