Les derniers secrets d’Adolf Eichmann
Berlin, un historien français spécialiste du XXe siècle s’obstine. Pour Fabien Théofilakis, à l’ère des vérités alternatives, ses collègues et lui ont vocation à « combattre les rétentions d’informations qui empêchent de mieux nous connaître, menacent de nous ramener en arrière ». Nous autres, Européens. Aussi assigne-t-il en justice les services secrets allemands dans une plainte peu commune déposée le 19 novembre devant le tribunal administratif de Cologne.
Depuis dix ans, ce chercheur travaille sur le procès de l’ancien responsable nazi Adolf Eichmann, ouvert à Jérusalem en octobre 1961, achevé par la condamnation à mort et l’exécution de cet artisan de l’Holocauste. Or, l’État allemand lui refuse l’accès à des archives consacrées aux arrangements et aux basses œuvres en toile de fond de l’événement. Au sein de l’Administration, on invoque un texte récent de 2017. De là à soupçonner une réglementation opportune…
Car les milliers de pages déjà obtenues par Fabien Théofilakis décrivent quantité de manœuvres qui écornent le mythe entretenu par les gouvernements de Bonn, Tel-Aviv et Washington de l’époque. Celui d’une Europe des années 1950 libérée du nazisme où les cadres du IIIe Reich auraient été tués ou arrêtés et éloignés des affaires politiques. Avec en point d’orgue, la comparution de l’un d’eux, Adolf Eichmann.
Maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Fabien Théofilakis connaît bien le pays, il a autrefois enseigné dans un lycée de Munich avant de soutenir une thèse*
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