L’homme qualifié
Dans les récits originels, les hommes naissent souvent d’un combat épique entre dieux et démons. Les Celtes ne font pas exception. Longtemps transmis à l’oral, leurs, César écrit en effet que les Gaulois procèdent d’un dieu des Enfers. Le vivant naîtrait des ténèbres, dans un cycle semblable à celui des saisons. « explique Philippe Jouët, historien spécialiste de la mythologie celtique à l’École pratique des hautes études (EPHE). » Si l’homme peut accéder au divin, c’est parce qu’il se distingue du reste du vivant par ses qualifications techniques, du forgeage à la médecine en passant par la musique. Le dieu suprême des Celtes, Lug, vainqueur des démons, est d’ailleurs surnommé « Samildánach », c’est-à-dire « doué de nombreux arts en même temps »… « », affirme encore Philippe Jouët. D’après Gaël Hily, docteur en littérature médiévale celtique, c’est grâce à ces dons, et à la juste représentation de tous les corps de métier, que l’humain se doit de préserver l’harmonie, tant sociale que climatique, offerte par les ancêtres divins. Dans l’art celtique ancien, ces derniers sont néanmoins représentés par des créatures hybrides, suggérant l’absence de frontière hermétique entre les êtres vivants.
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