Une affaire d’intelligence
la ligne d’arrivée. Je me suis retourné vers l’étrave, et ma mâchoire inférieure m’est tombée sur les pieds. Une foule compacte d’au moins cent cinquante mille fans se pressait sur les jetées des Sables d’Olonne, et cette foule immense scandait mon nom en choeur. Après 126 jours de solitude, rien ne peut vous préparer à un tel choc. » Ce n’est pas le vainqueur du terrible Vendée Globe 96-97 qui parle. Celui-là se nomme Christophe Auguin et il a fini son troisième tour du monde victorieux en apothéose plus à une aussi belle place: le plus petit bateau de la flotte – il ne mesure que 15 mètres –, est aussi le seul voilier neuf à terminer classé. Ce merveilleux plan Adrian Thomson a bravé des vents d’ouragan, résisté à des mers énormes, et permis de sauver Raphaël Dinelli. Plusieurs fois couché à plat sur l’eau, il n’a jamais chaviré… L’océan austral a broyé quatre monocoques, autrement plus gros, plus puissants, plus rapides. Le plan Lombard de Raphaël Dinelli est resté à l’envers pendant trois heures, le temps pour le mât de défoncer le pont et l’eau d’envahir la coque. Le plan Joubert-Nivelt de Dubois a été roulé à 360° et démâté. Puis une vague l’a retourné et il n’est jamais revenu à l’endroit. Le plan Noble-Smith de Bullimore a perdu sa quille et aussitôt chaviré, sans bien sûr parvenir à se redresser. Enfin, la marine chilienne a retrouvé le plan Finot-Conq de Gerry Roufs quille en l’air, mais pas son skipper.
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