AMPHORES RÉINVENTÉES
Tromper la surveillance d’une mère, faire le mur et aller graffer sous la lune: Olivier Kenneybrew a grandi dans ce bonheur clandestin. Après une formation de graphiste, en 2012, sous le pseudo, sourit le Franco-Américain. Déterminé à se tailler une place, il se forme auprès d’une pointure de l’art urbain, Guillaume Lemarquier, dit Mist. Avec ce pionnier du phénomène « designer toys » (petites sculptures en vinyle), il apprend à travailler les volumes. Puis vient le temps de la grande itinérance: Olivier Kenneybrew largue les amarres pour deux ans d’aventure créative, en Amérique du Sud, en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Indonésie. Partout où il passe, il laisse des fresques éclatantes, affirmant un style complexe, mélange chatoyant de formes végétales et géométriques. Riche de mille rencontres, le jeune homme rentre en France et installe sa notoriété. Entreprises, institutions et architectes se disputent son talent. Dans la gare de Montpellier, le RER du Champ de Mars ou le siège de la maison Bacardi à Paris, Polar recouvre les murs d’un foisonnement où se lit l’influence de ses peintres fétiches – Miro, Matisse ou Hockney. En 2020, il expose à Mèze ses premières céramiques. Le blogueur Jo Yana, qui a créé à Marseille la galerie éponyme spécialisée dans l’art et le design, lui commande une série exclusive. Olivier Kenneybrew imagine un hommage à la Méditerranée, convoque les couleurs de la mer, des fleurs, des façades cuites par le soleil. Surgissent neuf pièces, vases, amphores ou loutrophores façonnés avec la complicité de la céramiste Jeanne Deloge, puis décorés à la main. Le succès est instantané et les collectionneurs sont au rendez-vous. Le street art mène donc à tout!
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