Des Justes dans les collines

écrit Jean Hatzfeld. La sienne, ou plutôt celle qu’il a la noblesse de cœur de retransmettre, est inimitable. Cette fois, ce sont les Justes. Jean Ainsi parle-t-il à Silas, unique Juste hutu reconnu à l’échelle nationale sur quinze communes, dont Nyamata. On se prend à souffler : il y aurait donc eu une éclaircie dans les collines rwandaises. À la rencontre de ces Justes, l’auteur, qui construit une véritable fresque sans porter de jugement, croit trouver un peu de paix, à défaut d’une explication. Mais il se heurte à une nouvelle réalité. Les trous de Nyamata, ceux que les Hutus ont fait creuser pour y jeter les corps démembrés des Tutsis. Des trous disséminés un peu partout, jusque dans les cours ou les jardins. Des trous devant lesquels tous passent chaque jour, Une boucle jamais bouclée où assassins et victimes restent liés les uns aux autres. Comme une perpétuelle malédiction.