SLEAFORD MODS
“C’est embarrassant d’être anglais ces derniers temps”
’IL Y A UN GROUPE SUR CETTE PLANETE QUI SUBIT LE VIRUS ENCORE PLUS VIOLEMMENT QUE TOUS LES AUTRES, C’EST BIEN SLEAFORD MODS. Le duo prolo anglais de Nottingham a conquis sa petite part de gloire à coups de concerts céliniens, mélanges foutraques et jubilatoires de prose acerbe, de cynisme éructé, de dérision en boucle et d’une énergie viscérale proprement hallucinante. Et là, plus rien, silence radio, salles fermées, l’art est officiellement déclaré non essentiel et cela semble ne choquer quasiment personne. La musique, la littérature, le cinéma peuvent bien hurler qu’ils sont en train de crever en direct, rien n’y fait: la santé a gagné, la précaution, la frilosité, le pragmatisme paradent sans pitié ni remord. Et tant pis si ces choix politiques flinguent des centaines de milliers d’emplois, et donc de vies… Et tant pis si les Hommes ont besoin de nourrir leur âme pour ne pas devenir tristes et fous. Post punk, post hip hop, post connerie, Sleaford Mods incarne le peuple dans toute sa splendeur et ses contradictions. Si Jason Williamson, le chanteur aux six poumons, a toujours une vanne définitive sur les conservateurs et leurs amis riches et dénués de la moindre empathie, il n’ignore pas non plus que le prolétariat n’est pas indivisible, qu’il est composé de gens qui souffrent, méritants, mais aussi de crétins soumis et presque
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