Le Samu face au Covid LES FAMILLES ACCUSENT
ILS VOULAIENT SAUVER LEURS PROCHES MAIS LEURS APPELS DE DÉTRESSE N’ONT PAS ÉTÉ ENTENDUS. LES AUTORITÉS SANITAIRES SE DÉFENDENT
Au chagrin se mêle l’incompréhension. Patricia est morte début septembre, avant la seconde vague, alors que son entourage tentait en vain d’alerter les secours. Elle laisse un fils de 19 ans, déjà orphelin de père : « Il faut que le monde sache ce qui se passe, pour que d’autres familles n’aient pas à vivre ça. » Un an après l’apparition du virus, alors que la troisième vague est dopée par le virus anglais, Paris Match révèle de graves dysfonctionnements dans les dispositifs d’urgence.
«S’il vous plaît, j’ai besoin d’un Samu. – Qu’est-ce qu’il se passe?
– Ma mère. Elle n’arrive plus à respirer.»
UN TRI DES PATIENTS A EU LIEU. AVEC DES CRITÈRES PARFOIS FLOUS, POUVANT ÉCHAPPER À TOUTE ÉTHIQUE
Ce 7 septembre 2020, à 20 h 39, Melvin L., 19 ans, appelle le Samu des Hauts-de-Seine et tente de ranimer sa mère, qui perd connaissance à ses côtés. Melvin vit seul avec elle. Son père est mort cinq mois plus tôt. Patricia, 53 ans, atteinte du Covid, agonise mais, jusqu’alors, le Samu n’a rien voulu entendre. Par deux fois, déjà, ils ont appelé à l’aide. Par deux fois, les secours ont refusé de se déplacer. La lecture des retranscriptions de leurs échanges est édifiante. Le premier coup de fil remonte à la veille, 6 septembre 2020, à 22 h 18 : « Je vous appelle car je me sens de moins en moins bien, là », explique Patricia au médecin régulateur avant de lui annoncer qu’elle est
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