« Un juge doit avoir peur de se tromper »
Juge d’instruction emblématique, Renaud Van Ruymbeke revient dans un livre sorti cette semaine (Mémoires d’un juge trop indépendant, Tallandier, coécrit avec le journaliste Jean-Marie Pontaut) sur sa carrière marquée par de grandes affaires et des bras de fer avec sa hiérarchie et le pouvoir politique.
Vous confessez que c’est l’une de vos premières affaires – une enquête sur les conditions d’acquisition d’un terrain par le ministre Robert Boulin – qui vous a le plus marqué. Pourquoi ?
J’étais très jeune, j’avais 27 ans. Et je prends la mort d’un ministre en pleine face. Alors que je n’avais fait qu’appliquer la Lorsque j’apprends qu’on l’a retrouvé sans vie dans un étang et que la polémique s’enclenche, je me demande si je suis allé trop loin. Je me suis soudain retrouvé seul dans mon bureau sans pouvoir m’expliquer, mais réconforté par une motion de soutien de mes collègues. Ma conviction en a été renforcée : il faut aller au bout des enquêtes, ne pas pratiquer l’autocensure.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits