Boris Johnson ne veut pas rater son rendez-vous avec l’Histoire

C’était il y a un peu plus d’un an. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, lançait son slogan « Get Brexit Done (Faisons le Brexit) ». Triomphe électoral: le Parti conservateur obtenait, le 12 décembre 2019, une majorité de 80 sièges à la Chambre des communes, son meilleur résultat depuis 1987.

Au moins Boris Johnson pourra-t-il se targuer d’avoir tenu cette promesse-là: l’accord de sortie de l’Union européenne – conclu la veille de Noël – a été (Le boulot est fait!) », ont titré les tabloïds. Le sceau royal sur le document de 1 246 pages apposé, Boris Johnson doit s’atteler à diriger un pays très désuni. Une nouvelle séquence politique pour « BoJo », qui va devoir montrer un tout autre visage. Fini, les coups d’éclat et les effets de manches, le pays a besoin de stabilité. Exit son éminence grise Dominic Cummings et ses sbires, tant détestés par les députés conservateurs pour leur brusquerie et leur tactique de la terre brûlée. Cummings voulait révolutionner l’Etat et son administration avec des « geeks » et des « marginaux formatés en dehors du moule »? La révolution attendra. « Les gouvernements ont parfois besoin de faire table rase, mais nous avons besoin aujourd’hui d’un Boris Johnson constructeur, pas d’un bulldozer », résume le politologue Mark Fox. En douze mois, le Premier ministre a changé deux fois de chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) et de directeur de cabinet. « La réinvention, c’est bien, mais à force cela peut passer pour de la désinvolture », prévient l’analyste politique Katy Balls.