L’étoile rouge supersonique
C’était la guerre froide, l’Ouest et l’Est se faisaient face et préparaient activement la guerre. Dans le domaine de l’aéronautique militaire, la course de vitesse à laquelle se livraient Américains et Soviétiques se heurta très rapidement au mur du son. Un défipour les bureaux d’études. Le 25 mai 1953, les Américains firent voler un chasseur résolument supersonique, le F-100 “Super Sabre”. Les MiG-15 et MiG-17 étaient subsoniques (lire Le Fana de l’Aviation nos 502 et 522). Leur successeur devait s’attaquer impérativement au domaine supersonique pour faire face. Le chasseur expérimental CM-1 de Mikoyan-Gourevitch ouvrait la voie. Il présentait de nombreux points communs avec son prédécesseur, le MiG-17, notamment sa voilure en flèche. Le CM-1 (ou I-340) était cependant propulsé par deux réacteurs Mikoulin AM-5. L’AM-5 avait la particularité d’être basé sur des études commencées ex nihilo en Union soviétique et non à partir des modèles allemands ou britanniques comme auparavant. Le CM-1 vola en décembre 1951 mais échoua à passer le mur du son. Autre tentative à la même époque pour Mikoyan-Gourevitch avec le I-350 (connu aussi comme l’avion expérimental “M”). Son réacteur Lyulka TR-3, fournissant théoriquement 4 600 kg de poussée, s’avéra immédiatement peu fiable, de sorte que le I-350 resta lui aussi sans suite.
Vers un chasseur supersonique
Les ingénieurs passèrent alors au CM-2 (I-360). Le développement de cet avion équipé de deux réacteurs AM-5A d’une poussée au décollage de 2000 kg débuta dans le bureau d’études dirigé par Artem Mikoyan suite au décret du conseil des Ministres de l’URSS du 10 août 1951. Le document prévoyait que fût atteinte la vitesse maximale de 1 220 km/h à une altitude de 5 000 m et de 1 180 km/h à 10 000 m, que l’avion devait rejoindre en 3 minutes. Le plafond pratique, sans bidons pendulaires, était d’au moins 16 000 m, et la distance franchissable de 3 500 km avec bidons et de 2 100 km sans. Le poids normal en ordre de vol de
