derrière “I' effet Zahia”
Un pavillon éreinté, dans une ruelle sombre au cœur d’Aubervilliers. Deux femmes sirotent une vodka autour d’une table en plastique, dans une cour grillagée qui tient davantage de la casse que du jardin d’agrément. À l’intérieur, une cabine de douche plantée au milieu d’une cuisine crasseuse, un matelas jeté à même le lino usé. « J’avoue, c’est ghetto ici ! » rigole Samira*, 35 ans. Dans le milieu, on la surnomme « Tata Pognon », autant pour son amour décomplexé de l’argent que pour son redoutable sens des affaires. Un solide mètre quatre-vingts, des oncles fichés au grand banditisme et un séjour à Fresnes pour vol et violence ont assis sa légende.
Pourtant, rien ne prédestinait celle qui fut un temps secrétaire d’accueil à jouer un jour les mères maquerelles. , convient-elle quand on lui demande si elle se rêvait, plus jeune, en Madame Claude des quartiers. Samira parle au contraire du que lui inspiraient ces ombres vacillantes perchées sur leurs talons qu’elle croisait sur les boulevards Maréchaux de Paris en rentrant de boîte de nuit. Il y a trois ans, l’une d’elles s’est approchée, en larmes. Dans la pâleur de l’aube, Samira a découvert un visage démoli pour un coin de trottoir. »
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