TANGERINE DREAM
LES STONES VIENNENT DE TERMINER “BEGGARS BANQUET”, le multi-instrumentiste Brian Jones est aux fraises, Mick Jagger veut son instrument à lui, un objet dernier cri: le Moog IIIP Modular Synthesizer, monstre de 100 kilos possédant plus de cent boutons, interrupteurs et câbles de connexion. “Ma chose sauvage, mon jouet magnifique”: Mick en est si fier qu’il l’exhibe dans le film qu’il est en train de tourner, “Performance”, refilant une composition à Kenneth Anger, trimbalant la bécane dans un autre film, “Umano Non Umano”. Son IIIP sert surtout d’accessoire décoratif: les Stones n’en ont pas besoin. Un sou étant un sou, Jagger cherche, en 1973, à le revendre. Edgar Froese, patron de Tangerine Dream: “Peter Meisel, boss des studios Hansa, s’est précipité pour l’acquérir. Mais à Hansa, personne ne savait comment l’utiliser. Peter nous a demandé: ‘Vous pensez qu’on peut sortir un hit de cette bête?’ On a sauté sur l’occasion: ‘Un hit, non, mais on peut t’en débarrasser’. Voilà comment, pour 15 000 dollars, nous avons mis la main sur notre premier Moog”. Entre 1970 et 1973, le groupe de Froese a enregistré quatre albums expérimentaux, qui doivent encore beaucoup au rock. Doté du IIIP, Tangerine Dream va pouvoir devenir Tangerine Dream, la grande formation synthétique et cosmique. Merci qui? Merci les Stones.
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