Ces lieux de culte qui ont changé de religion
De Washington à Paris, en passant par l’Unesco et les pays orthodoxes comme la Russie ou la Grèce, les critiques ont fusé à l’annonce faite, en juillet dernier, par le président turc Recep Tayyip Erdogan, de transformer en mosquée l’ex-basilique Sainte-Sophie, à Istanbul. Le pape François lui-même s’est dit « très affligé » par cette décision.
La conversion d’un lieu de culte d’une religion à une autre est une pratique ancestrale, dont on trouve trace avec la christianisation de l’Empire romain et la réutilisation des temples païens. Pour Isabelle Poutrin, professeure d’histoire à l’université Reims-Champagne-Ardenne et spécialiste d’histoire religieuse et politique des XVI et XVII siècles, « ce type de siècle –, ou encore dans les Balkans, avec l’expansion de l’Empire ottoman à partir du XIV siècle ; d’autre part, lors de l’élimination d’une minorité religieuse, par exemple, en Espagne et au Portugal avec l’expulsion des juifs et des musulmans réalisée entre 1492 et 1525, qui s’accompagne de la conversion de synagogues et de mosquées » (1). Un acte répondant à deux principes : le premier d’ordre pratique – il est beaucoup plus simple de réaffecter un bâtiment que de le détruire – le deuxième, psychologique – prendre possession de ses lieux de culte impressionne davantage l’adversaire.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits