NOTRE-DAME DU GRAFFITI
Ce jour de septembre 2019, Anne Hidalgo et son conseiller spécial Paul-David Regnier ont rendez-vous place Auguste-Baron, aux confins du XIXe arrondissement de Paris. Au-dessus de leurs têtes vrombit le périphérique et, face à eux, une petite porte métallique s’encastre dans un mur de béton nu. On ouvre. À l’intérieur, une salle plongée dans le noir. Regnier, qui a eu la bonne idée d’apporter une lampe frontale, avance en premier, suivi de l’édile dont les talons résonnent dans le vide. Il y a là une cage d’escalier et, tout en haut, un parking immense en déshérence. Dans le halo de lumière, ils sont tous deux saisis : devant eux, des dizaines d’images abstraites peintes un peu partout sur les piliers en béton comme sur le flanc de voitures abandonnées. Des explosions de rouge, des fresques pointillistes, des murs de dessins sismographiques. « C’était sidérant, se rappelle aujourd’hui Regnier, cheveux en bataille et regard pétillant. Il y a eu un moment Lascaux. »
En septembre 2019, Anne Hidalgo découvre ces dizaines de fresques pointillistes, ces murs couverts de dessins sismographiques : « Il y a eu un moment Lascaux », se souvient un conseiller.
Ce vertige archéologique, je l’avais moi-même éprouvé sept ans plus tôt. Au printemps 2012, j’écrivais un roman dont le personnage principal, un entrepreneur en religion, fondait des sectes pour gruger les gogos. Je cherchais des décors pour des scènes de rituels et j’avais repéré, porte
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