LIONNE OMNIVORE

Mercredi 18 janvier 2012. L’équipe d’essais de Peugeot Sport est dans l’avion, en partance pour la première séance de test publique de la 908 HYbrid4, sur le circuit de Sebring. Après s’être posés sur le sol de Floride, les membres de ce commando rebranchent leur téléphone portable. Une bombe les y attend sous la forme d’un message cinglant : D’un coup, le sol se dérobe sous leurs pieds. Quelques heures plus tôt, en effet, un communiqué d’Automobiles Peugeot a annoncé la funeste nouvelle : après avoir activement œuvré à la renaissance du championnat du monde d’endurance, la marque française renonce à s’y engager ! Cette décision, prise dans un contexte social tendu (la fermeture de l’usine d’Aulnay est en cours de négociation), marque la fin prématurée de l’une des aventures technologiques les plus passionnantes qu’ait connues Peugeot Sport. Celle-ci a commencé en coulisses, dès 2007, alors que la 908 HDi FAP termine sa première saison de compétitions. Décision est prise de préparer un démonstrateur hybride, baptisé 908 HY. A l’époque, l’hybridation appliquée à la compétition est au niveau zéro ou presque. Seuls quelques ingénieurs de Toyota – l’inventeur de la voiture hybride – se sont lancés dans ce pari improbable, avec la conception d’une Supra équipée de cette technologie dès 2006.