FAUSSE BONNE IDÉE
‘‘SIR ALFRED OWEN, LE PROPRIÉTAIRE DE BRM, AÉTÉ TRÈS ENTHOUSIASMÉ PAR LA SUPERBE COMPLEXITÉ DE CE MOTEUR H16.’’
Mike Pilbeam, ingénieur
Au milieu des années 1960, le pouvoir sportif a compris qu’avec leur moteur de 1,5 litre de cylindrée, les monoplaces de formule 1 étaient clairement sous-motorisées. Pas de doute : il fallait augmenter la puissance de ce qui était censé être la formule reine des circuits. Les équipes s’étaient mises d’accord pour revenir à 2 500 cm , mais, redoutant des réticences de la part de la FIA, les directeurs d’écuries avaient d’abord cru bon de proposer une cylindrée de 3 litres, afin de se garder une marge de négociation avec le pouvoir sportif. Ils ne s’attendaient absolument pas à ce que ce dernier accepte sans broncher de doubler la cylindrée légale ! C’est pourtant ce qui est arrivé et ce qui explique la pénurie de moteurs observée au début de la formule 1 « 3 litres », adoptée en 1966. Chacune dans leur coin, les différentes écuries ont cherché une solution. L’équipe British Motor Racing, championne du monde en 1962, en a trouvé une à la fois simple (enfin, en apparence) et originale :se souvient Mike Pilbeam, alors jeune ingénieur au sein de l’équipe anglaise. Euphémisme ! D’autant que BRM ne disposait pas d’un 8 cylindres à plat mais d’un V8 à 90° qu’il a fallu « aplatir » au préalable. Ces deux vilebrequins étaient reliés entre eux par un système d’engrenages assez compliqué, et chaque moteur nécessitait ses propres radiateurs, système d’injection et pompe à eau. Tony Rudd a-t-il dû batailler avec sa direction pour faire passer un projet aussi audacieux ? Pas du tout ! Bien au contraire… poursuit Pilbeam.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits