UNE BOMBE MÉTHANE EN ANTARCTIQUE ?
Une étude en provenance de l’Antarctique a ravivé l’inquiétude sur le risque climatique dû aux émissions de méthane sous-marines S&V . Nous indiquions alors qu’il n’y avait pas d’emballement de ces émissions. Mais la quasitotalité des recherches ont pour l’instant eu lieu en Arctique, beaucoup plus accessible. Or, le volume de méthane enseveli dans les grands fonds est équivalent dans les deux hémisphères, rappelle Andrew Thurber, de l’université d’Oregon. Avec ses collègues, il a étudié les microbes peuplant le seul suintement de méthane connu en Antarctique. Et, surprise, leur nature différait radicalement de ce qui s’observe dans le Nord, notamment par la quasi-absence d’ANME, des archées , explique Thurber. L’océan Austral est connu pour être biologiquement différent du reste des mers. S’il se confirmait que les ANME en sont plus ou moins absentes, et n’ont pas d’équivalent assurant la dégradation du méthane, ce serait une mauvaise nouvelle. Car on sait que le réchauffement océanique va libérer des stocks de méthane coincés dans les grands fonds, ce qui s’observe déjà dans l’hémisphère Nord mais n’a pas encore touché l’Antarctique. Si ces fuites de méthane futures ne sont pas consommées par des microbes, elles iront réchauffer l’atmosphère au-delà de ce que prévoient les modèles, le méthane étant un gaz à effet de serre puissant.
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