Chambres de rue DANS L’ATELIER DES STREET BOX
Carentoir, au beau milieu de la campagne bretonne. Un bruit de scie sauteuse trouble la tranquillité du hameau de Henleix. Dans l’ancienne étable d’un corps de ferme, Sébastien Bergeron s’affaire. Autour de lui, un capharnaüm qui étrangement se marie bien à l’esprit des lieux. Des établis et des outils disséminés un peu partout, des palettes de bois en guise de plancher, un “Autoportrait à l’oreille bandée” de Van Gogh trônant au dessus de l’ancienne cheminée… Et, dans un coin, la production du moment qui attend les dernières finitions avant l’expédition. De quelle production parle-t-on ? Depuis plusieurs années, Sébastien Bergeron construit des chambres ambulantes, de drôles de boîtes qui évoquent un autre temps. On les appelle aussi minuteros, kamra-e-faoree, lambé lambé, chambre gabonaise, cuban polaroïd… Ou plus récemment chambre afghane ou . Toutes ces appellations désignent un appareil photo argentique rudimentaire siècle. Des photographes itinérants étaient alors équipés de studios mobiles, et tiraient le portrait de tout un chacun, ouvrier, paysan ou bourgeois. Ce mode opératoire a participé au développement rapide de la photographie, la rendant accessible au plus grand nombre, y compris dans les villages reculés.
