LES KOFUN, CLÉS DU JAPON PRÉ-IMPÉRIAL
Vus du ciel, on les confondrait presque avec ces jardins dont l’Archipel a le secret. Surplombant Osaka, des dizaines d’îlots de verdure aux inhabituelles silhouettes géométriques scandent les abords de la troisième plus grande ville du Japon. Hautes de plusieurs dizaines de mètres pour les plus impressionnantes, ces étonnantes collines verdoyantes cernées de douves n’ont rien de naturel : créées il y a plus de mille sept cents ans, elles dissimulent de monumentaux tertres funéraires, ou kofun, tels que les premiers lettrés les désignèrent. L’identité de la plupart de leurs antiques propriétaires reste inconnue, l’écriture encore rare à l’époque n’en a pas préservé les noms. Pourtant, dans l’ombre de ces sépultures aujourd’hui envahies par la végétation après des siècles d’abandon, se profilent de puissants chefs qui dominèrent la région à la fin de la préhistoire nippone.
Si on répertorie à siècle de notre ère. La ville de Sakai, à la lisière d’Osaka, abrite à elle seule vingt et une de ces imposantes tombes, dont le gigantesque kofun Daisenryo – le plus grand du Japon. Une heure de marche suffit à peine pour en faire le tour… Long de 486 mètres pour 34,8 mètres de haut, il s’étend sur 480 000 m : « », souligne l’archéologue Gen Miyoshi, posté devant la clôture de pierre qui en barre l’accès. Impossible de l’arpenter, encore moins de gravir son sommet et de descendre dans le tombeau, révélé fortuitement en 1872 suite à un glissement de terrain. La présence d’un , portique marquant l’entrée d’un sanctuaire dans la religion shinto, indique un lieu sacré, dévolu au culte.
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