FANTAISIE ALLEMANDE
PAR PHILIPPE CLAUDEL.
STOCK, 180 P., 18 €.
Un homme grelotte sous un sapin, dans le froid de novembre, se cache dans les fossés, traverse des villages de son père, mort à la guerre (de 14-18). Son fils s’appelle Viktor… Puis Philippe Claudel nous entraîne dans une maison de retraite de l’Allemagne des années 1990, où, chambre 104, un certain Viktor chantonne des airs militaires. Une jeune travailleuse le maltraite, vole sa nourriture, le lecteur ne verse pas une larme. Nouveau tableau: le peintre Franz Marc, créateur du est-il mort en 1916 lors de la bataille de Verdun? Ou, devenu schizophrène, a-t-il été tué dans le cadre de l’extermination des malades mentaux par le IIIe Reich? Un cinquième texte, la découverte du monde par une petite rescapée juive, « suite » de la première nouvelle, vient compléter ce subtil roman « décomposé », qui a pour dessein, explique le Lorrain Philippe Claudel dans sa postface, de mettre en lumière les incohérences de l’Histoire, de la culpabilité et de la mémoire, et les reflets multiples de la vérité. Autant de thèmes incarnés tragiquement par le xxe siècle. Poignante fantaisie allemande…
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