Djihadisme et simplisme « décolonial »
I LA PENSÉE POSTCOLONIALE suscite toujours plus d’intérêt, des décennies après les décolonisations, c’est parce qu’elle nourrit l’intuition que l’impérialisme passe non pas seulement par la conquête des territoires, mais aussi par celle des esprits. Il ne suffit pas d’obtenir l’indépendance nationale pour se libérer de ce joug invisible. Encore faut-il « décoloniser » les mentalités. L’ironie de l’histoire est que, au moment même où, aujour d’hui, ce prisme trouve un écho considérable dans les milieux intellectuels sous le titre « Guerre et terrorisme: sortir du déni », en est la parfaite illustration. Tout en reconnaissant (sans réellement l’explorer) la pluralité des facteurs qui interviennent dans l’orchestration des attentats terroristes, les signataires se donnent pour principal objectif d’exhorter la France à prendre ses responsabilités: nos guerres tuent des milliers d’innocents, détruisent l’économie et les institutions locales et, de ce fait, ont « suscité des vocations terroristes ». Loin de permettre une meilleure compréhension du phénomène djihadiste, ce texte ne fait que substituer un simplisme à un autre.
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