Sarkozy : les secrets de son audition
Ce lundi 12 octobre, au quinzième étage du tribunal de Paris, le marathon touche à sa fin. Au terme de quatre jours d’interrogatoires tendus – quarante heures au total, les 6, 7, 8 et 12 octobre –, les juges Aude Buresi et Marc Sommerer vont mettre en examen Nicolas Sarkozy pour « association de malfaiteurs » dans l’affaire du prétendu financement libyen de sa campagne de 2007. L’ancien président est harassé, écœuré, furieux. « C’est un scandale dont on parlera dans les annales, lâche-t-il. Si ce que je dis est vrai, c’est une honte. Mon casier judiciaire est vierge et j’ai bien l’intention qu’il le reste. Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle mais je trouve ça dégueulasse. »
Souvent, le face-à-face avec les magistrats a tourné à l’affrontement stérile. À lire les 136 pages de procès-verbal versées au dossier d’instruction, ce fut un interminable dialogue de sourds : deux magistrats énumérant des témoignages, rapprochant des dates, énonçant des soupçons ; l’ancien chef de l’État objectant avec fougue, d’explications détaillées en exclamations indignées. « Si le financement de ma campagne par la Libye avait existé de façon si massive – on parle de plusieurs dizaines de millions – et de façon si évidente, pourquoi n’y en a-t-il aucune preuve ? a-t-il lancé. C’est la question centrale de ce dossier. Après huit ans d’enquête ! »
De fait, sous le feu roulant des questions, c’est l’absence d’élément probant qui transparaît de nouveau. Certes, l’ex-président semble parfois malmené, acculé, confronté à une litanie de détails présentés comme compromettants. Mais à aucun moment les juges ne réussissent à le confondre. Seules alimentent l’accusation, encore et toujours, les déclarations (contradictoires) d’anciens proches du colonel Kadhafi et celles (changeantes) de l’homme d’affaires franco-libanais Ziad
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