Un art vénéneux
Dans la nuit, à quelques jours de Noël, devant une maison située à l’ouest de Londres, nous rejoignons Eve, artiste peintrede sa carrière : une reproduction très approfondie de sept fleurs magnifiquement vénéneuses. À ses côtés, nous marchons vers l’est, et chaque pas – chaque phrase, chaque chapitre – se fait l’écho du récit de sa enclenchée huit mois auparavant, et dont l’impulsion a été donnée par Luka, jeune homme à la beauté envoûtante. Avec distance et sans apitoiement, Eve en profite pour se pencher sur toute sa vie ; elle évoque son mariage avec Kristof, et convoque les souvenirs de sa jeunesse pour introduire ces mauvaises herbes tenaces que sont Mara, Wanda et Florian. Nourri d’une atmosphère singulière empoisonnée par la mesquinerie et le déni, multiplie les allées et venues comme pour certifier l’impossibilité de revenir en arrière. On pourrait en douter… N’était la fin irrévocable – terrible, donc savoureuse – de ce roman qui, au passage, en profite pour singer une partie du monde de l’art et mettre au jour une cécité propre à notre époque.
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