Celles qui ont tout changé
L’affaire avait secoué la place Vendôme. La plupart des maisons étaient vent debout. Gabrielle Chanel venait de présenter, dans le cadre d’une exposition au profit d’œuvres caritatives, présidée par la princesse de Poix, une flamboyante collection de joyaux constellés de diamants, pour lesquels le dessinateur Paul Uribe et le fabriquant joaillier Lemeunier avaient prêté main forte. Une exposition à Londres devait suivre, une autre était prévue à Rome. Ce qui consternait plus précisément la place Vendôme, c’était le ton louangeur des critiques, notamment celles du journal . Ce dithyrambe, les gardiens du Temple ne pouvaient l’accepter. C’est “l’affaire Chanel”. Nous sommes en novembre 1932. Et pourtant, Gabrielle Chanel l’affirme : elle n’a aucune intention de faire concurrence aux joailliers. Il s’agit simplement, suite à une demande du groupe De Beers, de recréer un engouement autour du diamant, dont l’éclat a été malmené par la crise de 29. L’affaire va loin. Plusieurs joailliers de renom se réunissent à la Chambre syndicale. Ils demandent que les bijoux soient démontés. Chanel leur tient tête. Quelques bijoux ont survécu. Loin d’être anecdotique, cette affaire éclaire les us et coutumes d’une profession qui puisent ses racines dans un passé immémorial. La joaillerie, contrairement à la mode, a été pendant des siècles régie par des guildes,
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