Le Journal du dimanche

« L’homme de la province, de la France éternelle »

«Pour définir Jean Castex, je parlerais d’“autorité cordiale”. Il a marqué dès le départ qu’il était homme de décision, d’autorité, de hiérarchie. Mais alors qu’Édouard Philippe pratiquait une autorité régalienne assez classique sous République, chez Castex, l’autorité se cache derrière un petit côté bonhomme, du moins en apparence. Il ressemble à ces présidents du Conseil radicaux venus du Sud-Ouest, sous la III République : des gens d’autorité, mais d’allure bonhomme. Castex, c’est l’homme de la province, de la France éternelle, du Midi. Comme tout “deuxième Premier ministre” d’un mandat présidentiel, il représente une rectification par rapport au “premier Premier ministre”, notamment par rapport aux partenaires sociaux et aux territoires. Cela dit, remplacer Édouard Philippe n’est pas facile ! Il est le Premier ministre sortant le plus populaire depuis Michel Rocard, c’est un souvenir qu’il faut arriver à exorciser assez vite. D’où l’activisme de Castex, qui se montre hyper présent et hyper réactif. Son profil politique, en réalité, n’est pas inédit. Si l’on regarde l’histoire de la V , l’on s’aperçoit que le “premier Premier ministre” d’un mandat est toujours un allié avec un poids spécifique : Chirac et Giscard, Mauroy et Mitterrand, puis Rocard et Mitterrand, Raffarin et Chirac… Mais le “deuxième Premier ministre” est en général l’homme de confiance du président, avec une moindre autonomie politique : Barre et Giscard, Fabius et Mitterrand, Cresson et Mitterrand, Villepin et Chirac… Jean Castex figure dans cette catégorie de l’homme de confiance. Certes, il n’a pas de poids politique personnel, mais il reflète précisément le point d’équilibre politique actuel des Français, qui se situe au centre droit. Sa priorité, dans son expression publique, va être de trouver un équilibre entre la gravité et l’espérance. La gravité, car la croissance va s’effondrer en 2020 comme cela n’a jamais été le cas en temps de paix. Mais aussi l’espérance, car nous serons confrontés en 2021 à un rebond spectaculaire de l’économie. Toute la difficulté sera d’articuler ces deux registres… »

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