L’ART AU SECOURS DU CORAIL
Pour la première fois de sa vie, il lui avait fallu s’équiper d’un masque et d’un tuba. Et s’armer de courage pour descendre à quelques mètres de profondeur, lui qui avait toujours eu peur de la mer. Jérémy Gobé l’avait devant ses yeux : Montastraea cavernosa, le grand corail étoilé. Une merveille dans ce récif de l’île de Pangatalan aux Philippines. Mais aussi une exception dans un monde sous-marin tapissé désormais de bosquets blancs, c’est-à-dire de coraux morts. Le plongeur se rapproche de la masse arrondie multicolore formée d’une kyrielle d’animaux microscopiques. Il sort de sa combinaison un échantillon de dentelle et compare : son dessin étoilé est bien le même que celui du corail. L’artiste en est convaincu : la dentelle pourrait faciliter le repeuplement des récifs et redonner ainsi des couleurs aux fonds marins. Des tests en laboratoire l’ont prouvé. A l’automne 2019, il a fait le voyage pour assister aux premiers essais grandeur nature.
Comment ce jeune plasticien, spécialisé en sculpture textile, s’est-il transformé en sauveur des atolls ? L’histoire commence en 2010 par un coup de foudre esthétique. Jérémy est alors aux Arts déco
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits