RENCONTRES AU COEUR DU VIVANT
POTAGERS SUR LES TOITS, FLEURS PAR MILLIERS
a culture en ville – légumes, fruits, f leurs –, n’est plus un mythe. Elle se pratique à la verticale, à l’horizontale, sur plus de 2 500 mètres carrés au faîte de l’Opéra Bastille, au sommet du Bon Marché, au sein de jardins partagés, presque 150 à Paris et dans les « tiers-lieux » comme la Recyclerie, Porte de Clignancourt, ou la Ferme du Bonheur à Nanterre, pionnière de cette « rééducation verte » de la ville. À l’initiative de ces défis verts, hors cadre et plein champ, des passionnés engagés à l’image de Roger des Prés, fondateur il y a trente ans de la Ferme du Bonheur aux célèbres moutons broutant sur les pelouses de l’université de Nanterre, aux vergers nés de la transformation de remblais d’autoroutes, aux rendez-vous dominicaux pour des séances d’agro-poésie. Masami Charlotte Lavault s’inscrit en filiation, indirecte. Ses 1 200 mètres carrés de fleurs à Belleville relèvent du mirage rendu réel après sept ans de travail acharné. Diplômée en design industriel des deux meilleures écoles en la matière à Vienne puis à Londres, les Arts Appliqués et Central Saint Martins, elle a choisi de mettre les mains dans la terre. « » Sur son terrain loué à la Ville de Paris suite au projet « Parisculteurs 1 », elle commence par la réactivation du sol, la dilution des métaux lourds de la partie supérieure et passe 1 200 heures à arracher le chiendent à la main. Aujourd’hui, la diversité des fleurs de jardin plantées, plus de 250, augmente sa résilience et offre un nouveau ». L’équipe de Topager a remporté le toit de l’Opéra Bastille dans ce même appel à projet. Fondé par deux ingénieurs agronomes en 2013, l’un expert en biodiversité, Frédéric Madre, l’autre en agriculture urbaine, Nicolas Bel, Topager expérimente le maraîchage intensif et bio sur plusieurs toitures, de celle de leur école AgroParisTech à l’hôtel Pullman. « » À la lisière de Paris, la Ferme Ouverte de Saint-Denis, dernière ferme maraîchère du XIXe siècle, associe « », « ».
