Masques : enquête sur une faillite d’État
La pression s’accentue à mesure qu’une série de dysfonctionnements apparaît. En pleine lutte contre le coronavirus, le gouvernement ne peut pas fournir assez de masques aux soignants, ce qui suscite leur indignation. Comment expliquer la pénurie de ces produits pourtant peu onéreux ? Les ministres successifs, leurs cabinets, les directeurs généraux de la santé, qui est comptable du retard ? Dans cette triste faillite d’État, les responsables sont certainement bien plus nombreux que les coupables. À partir de 2013, alors que la menace d’une épidémie semblait s’éloigner, le bouclier sanitaire édifié en 2006 a été sacrifié, sur fond d’austérité budgétaire et de délocalisation de la production en Chine.
CHAPITRE I
Années 2000 : les entrepôts sont pleins
À cette époque, les autorités sanitaires ne jurent que par les masques pour arrêter les agressions virales. Dans la crainte d’une épidémie de grippe aviaire, le plan national de janvier 2006 les place au cœur du dispositif : les modèles à haut niveau de protection, dits FFP2, sont destinés aux médecins hospitaliers, aux professionnels de santé libéraux, mais aussi aux policiers ou aux commerçants. Les masques chirurgicaux, eux, sont indiqués pour les malades et pour leurs proches. (chirurgicaux), qui protègent ceux qui ne les portent pas et, de l’autre, par les (FFP2), permettant aux soignants d’œuvrer en sécurité en cas d’épidémie.
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