Stacey Abrams
LA PORTIÈRE ARRIÈRE de la Cadillac s’ouvre. Stacey Abrams s’en échappe et pénètre dans l’hôtel par l’entrée de service. Elle serpente dans le couloir jusqu’aux bannières publicitaires, où elle pose rapidement avec des officiels démocrates, puis entre par la porte latérale de la grande salle pour prendre place à la table numéro un.
C’est la troisième année qu’elle est la tête d’affiche du gala annuel des démocrates du comté de Gwinnett. Il y a quinze ans, ce comté était un bastion républicain, majoritairement rural et blanc. Aujourd’hui, c’est la plus grande banlieue d’Atlanta, le comté le plus divers d’un point de vue ethnique de tout l’État et l’épicentre de la transformation de la Géorgie en un champ de bataille politique.
Dans cette salle éclairée par des néons, Abrams est le centre de gravité. Les leaders du parti, les donateurs ainsi que les candidats nouvellement déclarés viennent lui dire bonjour, présenter leurs enfants, prendre des selfies. Elle les accueille chaleureusement, fait sauter les bébés sur ses genoux… Jamais on ne pourrait deviner qu’elle hait cette partie du travail. “Haïr, c’est un peu fort, tempère Abrams. Disons que je n’aime pas du tout ça, que je préférerais ne pas le faire.” “Pourtant, elle est très bonne pour ça”, souffle Chelsey Hall, son bras droit.
Le parcours de Stacey Abrams est brillant : diplômée, de musique country ou bien encore expliquer pourquoi l’ornithorynque est son animal fétiche (“.
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