Erotique de l’anti-route
Une brusque accélération, un éclair de lumière. Puis le choc violent du métal heurtant un autre métal, les débris de verre entrant dans la chair, les organes broyés par la mécanique torturée. Et, soudain, la jouissance, immense et intenable. Bienvenue dans le monde des excités du crash.
en 1973, Ballard avait 43 ans, et n’était connu que comme un écrivain de science-fiction un peu plus barré que les autres. Cela faisait déjà plusieurs années qu’il avait publié , une bizarre collection de microfictions aux principes de composition inspirés de l’oeuvre de Williams S. Burroughs, et dont le succès d’estime l’avait conforté dans l’idée qu’il devait aller ailleurs. Les histoires de survie post-apocalyptiques qui avaient fait de lui un représentant de choix de la anglaise, aux côtés de Brian Aldiss, John Brunner ou Christopher Priest, devaient céder, l’histoire absurde et souvent insoutenable d’un certain James Ballard (sic), enrôlé par un ancien chercheur nommé Vaughan pour l’assister dans son travail frénétique de reconstitution d’accidents de voiture célèbres. Ainsi que le découvrait très vite Ballard, l’intérêt de Vaughan pour les carambolages de bagnoles dépassait de beaucoup les limites restreintes de la curiosité de collectionneur ou du pinaillage d’universitaire : il disait quelque chose de capital à propos de son intimité.
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