La presse qui vient du froid
Lorsqu’on marche dans la ville, il n’est pas rare d’avoir en ligne de mire l’enseigne rouge de l’hebdomadaire plantée au sommet de l’impressionnant immeuble posé à la pointe de HafenCity, où le magazine s’est installé en 2011. Ce signal flamboyant rappelle est le credo de Bauer Media qui a débuté comme imprimeur de cartes de visite et possède aujourd’hui, outre le numérique, la radio et la télé, plus de 600 magazines publiés dans 16 pays. Si l’on ajoute le quotidien tabloïd publié par les éditions Axel Springer, cela représente 50% du marché de la presse grand public. C’est également à Hambourg qu’est installée l’agence de presse allemande la plus grande, la Deutsche Presse Agentur (DPA). La capitale économique est, enfin, en passe de devenir l’un des hubs européens de l’information numérique. a, en effet, joué le rôle de pionnier en devenant, dès 1994, le premier magazine d’actualités au monde à être mis en ligne. C’est aussi dans ses rangs que s’est menée la bataille pour la liberté de la presse allemande, lors de la première crise interne de la RFA, en 1962. Magazine d’information le plus diffusé en Europe, siège du journalisme politique d’investigation qui a mis au jour toutes sortes d’affaires et de scandales ayant souvent de profondes répercussions politiques, il se retrouve lui-même confronté, le 19 décembre dernier, à un scandale de bidonnage de son journaliste vedette, Claas Relotius. L’hebdomadaire allemand touche plus de 13 millions de personnes chaque semaine – sur papier et en ligne, c’est dire l’importance du séisme. En 2015, le groupe Spiegel et ses 1100 employés ont réalisé un chiffre d’affaires de 285 M €. Reste le sage : niché au cœur de la ville, le journal hebdomadaire de l’intelligentsia allemande s’affiche tolérant et libéral. Journal d’information et d’analyse politique, il paraît tous les jeudis. Propriété du groupe Holtzbrinck, l’hebdomadaire tirait, en 2018, à 498000 exemplaires.
