La Suisse Eldorado de l’art contemporain
pour résumer la folie mondiale que génère l’art contemporain, « Art Basel », ainsi que se nomme la foire de Bâle, feraient largement l’affaire. Quitte à y associer par ricochet la Suisse entière, contrée à forte concentration de collectionneurs richissimes, et à la prendre ainsi pour l’épicentre de ce drôle d’écosystème. Ce serait un raccourci facile, qui ferait fi des disparités et des tourments qui agitent le milieu de l’art helvète, mais tout de même, quelle bonne santé que la sienne ! On trouve, dans ce petit pays, des musées incomparables (le Haus Konstruktiv de Zurich, le Kunstmuseum de Bâle…), des fondations épatantes (Pierre Gianadda à Martigny, Beyeler à Bâle…), des galeries surpuissantes (Hauser & Wirth et Eva Presenhuber à Zurich…), des commissaires adorés des biennales (Bice Curiger, Hans Ulrich Obrist…),du marché de l’art depuis cinquante ans et qui, depuis 2002 et 2013, s’est offert des succursales à Miami et à Hong Kong pour asseoir plus encore sa domination planétaire. Qu’est-ce qui prédestinait Bâle, petite cité alanguie sur le Rhin, à un tel destin ? Stefan von Bartha, galeriste du cru, avance un faisceau de raisons : Alors quand, en 1970, trois marchands d’art suisses influents y lancent la première édition de la foire, bien décidés à contrer les maisons de ventes, la sauce prend illico.
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