The Good Life

TWA Hotel « Catch Me If You Can »

On oscille constamment entre pèlerinage architectural et parc à thème.

devant l’entrée du bâtiment. De jeunes hommes en combinaison blanche avec l’écusson TWA brodé dans le dos nous accueillent. On pénètre dans le terminal et nous voilà immédiatement immergés dans le splendide univers créé par l’architecte finno-américain Eero Saarinen en 1962. D’abord, les couleurs. Un beau rouge piment, teinte emblématique, contraste de manière élégante avec les grands aplats de blanc. Ensuite, les perspectives, tout en courbes et en symétrie, qui donnent à l’ensemble une empreinte aérienne, sophistiquée etrevisité avec de petits stands proposant des snacks et, à gauche, les comptoirs d’enregistrement derrière lesquels s’affaire du personnel en tenue. Dans le fond, une immense baie vitrée donne sur un véritable Lockheed Super Constellation de 1958 remis en état. Reconverti en bar à cocktails typique des c’est l’une des attractions majeures de l’hôtel. Le terminal-lobby est empli de visiteurs. Des clients, installés dans le salon rond central, travaillent sur leur ordinateur, d’autres traînent leur valise à roulettes, un groupe de touristes étrangers déambulent sous la houlette d’un guide, un mannequin à la moue boudeuse prend la pose discrètement tandis que d’autres apprentis photographes n’hésitent pas à mitrailler les moindres détails pour alimenter leurs réseaux sociaux. Enfin, des mondains se promènent un cocktail à la main. Le buzz, renforcé par la tenue du défilé croisière de Louis Vuitton, quelques jours à peine après l’inauguration des lieux, ne faiblit pas. Le mélange a le mérite d’être aussi hétéroclite que savoureux. On oscille constamment entre pèlerinage architectural et parc à thème. Sur les mezzanines sont installés le Lisbon Lounge ou le Paris Café, le dernier-né du restaurateur français Jean-Georges Vongerichten. C’est l’histoire d’une résurrection, le retour en puissance d’une époque fantasmée à dessein et érigée en symbole nostalgique ultime. Un art du storytelling dont les Américains ont le secret.

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