Marguerite Bérard La « tech-banquière » du XXIe siècle
Robe cintrée marine sans manches, boucles d’oreilles pendantes en forme de cœur, ses avant-bras de danseuse habillés de bracelets fins, Marguerite Bérard ouvre grand son sac dans lequel flotte un ordinateur portable : La voix est douce, à peine dans les graves ; l’œil, lumineux, un heureux mix entre les regards de Jean d’O et d’Emmanuel Macron, le bleu inoubliable du premier logé dans la profondeur fixe du second. Le Président fut son condisciple à l’ENA, au sein de la mythique promotion Léopold Sédar Senghor : il en est sorti quatre rangs derrière la major, car cette année-là, en 2004, « le » major, c’était elle. Info puisée dans les archives, tant il est inutile de tenter d’arracher une bribe d’autosatisfecit dans les dires de cette très douée. Marguerite Bérard nous reçoit dans les salons dedont elle assure la couverture européenne. Elle donne aussi des cours de philo (un programme costaud : d’Aristote à Hannah Arendt en six mois !), et goûte à la liberté lucrative des petits boulots d’hôtesse d’accueil. Ce fruit de l’élite républicaine française n’avait alors jamais mis ses escarpins aux Etats-Unis. Etre à la hauteur de ses ancêtres ne semble guère l’avoir effrayée. Il y avait de quoi, pourtant : une grand-père conseiller d’Etat honoraire, un père préfet, une mère conseiller social de Chirac à Matignon. Imagine-t-on le calvaire en cas de pénurie de bonnes notes ? Sans trop s’y attarder, la pudique financière évoque une enfance remplie d’affection, avant d’ajouter ce détail qui a son importance : Le Monde
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