Marion Maréchal est arrivée à l’heure. Dans la salle, la trentaine d’invités au cocktail ne manifeste aucune surprise, même si quelques entrepreneurs observent d’un oeil curieux l’ancienne députée du Vaucluse. Non loin d’elle, Nadine Morano se fait servir une coupe de champagne. Depuis 2015, les deux femmes sont des habituées des rendez-vous aussi discrets que réguliers organisés par l’investisseur à succès Pierre-Edouard Stérin. Elles y retrouvent parfois le sénateur Stéphane Ravier, le député européen Nicolas Bay, le patron et fondateur du groupe immobilier de luxe Barnes, Thibault de Saint-Vincent, ou Guillaume de Villiers, fils aîné de Philippe…
Comme à chaque fois, la soirée commence par un discours de l’hôte. Cinq minutes, pas plus. Pierre-Edouard Stérin, 49 ans, silhouette élancée et fines lunettes rectangulaires, n’aime pas perdre son temps. L’entrepreneur organise ces agapes discrètes une fois par mois, intitulées « les apéros du bien commun ». Les lieux changent souvent, mais il est surtout question de sièges d’entreprises dans le VIIIe arrondissement de Paris, près des Champs-Elysées. Des événements feutrés, aux invités triés sur le volet, pensés comme des speed datings entre investisseurs, acteurs du monde associatif catholique et politiques de droite et d’extrême droite.
Rien ne prédestinait Pierre-Edouard Stérin à se muer en entremetteur politique. A la tête du fonds d’invest i ssement Otium Capital depuis